Première réunion du Comité de Pilotage du projet de stabilisation de la Fenêtre Nationale de la facilité régionale de stabilisation

15 octobre 2019

La Gouverneure de la province de Hadjer Lamis, Son Excellence Mme Haoua Outman Djamé, et du Gouverneur de la province du Lac, Son Excellence Adam Nouki Charfadine.

Le 14 octobre 2019 à l’hôtel Radisson Blu de N’Djamena, le PNUD, la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et le Ministère de l’Économie et de la Planification du Développement, ont organisé la première réunion du comité de pilotage du projet de stabilisation pour les provinces du Lac et du Hadjer Lamis. Le projet a été élaboré dans le cadre de  la Fenêtre nationale de Stabilisation de la Facilité régionale de Stabilisation pour le Bassin du Lac Tchad. À cette occasion, le document de projet a été formellement adopté permettant le lancement et la mise en œuvre prochaine des activités prioritaires dans les provinces concernées.

La réunion fut co-présidée par S.E. Mme Achta Ahmat Breme, Ministre de l’Aménagement du Territoire, du Développement de l’Habitat et de l’Urbanisme, et Mme Carol Flore-Smereczniak, Représentante Résidente du PNUD au Tchad. Les membres du Comité de Pilotage présents incluaient  S.E. M. Mahamat Abali Salah, Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense Nationale, de la Sécurité publique, des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, S.E. M. le Professeur Nahamoud Youssouf Khayal Ministre de la Santé publique, S.E. M. Aboubakar Assidick Tchoroma, Ministre de l’Éducation Nationale et de la Promotion Civique, ainsi que le Sommandant de la Force Multinationale Mixte, le Secrétaire Exécutif de la CBLT, la Représentante Spéciale de l’Union Africaine et des  bailleurs (Allemagne, Suède, Royaume Uni et Union Européenne).

Un exercice réussi

Afin d’appuyer l’ouverture de la Fenêtre nationale du Fond régional de Stabilisation au Tchad, deux consultants ont été commissionnés par le PNUD pour élaborer un document de projet.   Préalablement à son examen par le Comité de Pilotage,  le document fut validé techniquement par le Comité local d’Examen et d’Approbation des projets (CLEP), le 17 septembre 2019 à Ndjamena.

Les zones d’intervention spécifiques ont fait l’objet de consultations intensives avec les autorités locales, les populations des communautés concernées et les ministères impliqués, lors d’une mission à Massakory (Hadjer Lamis) et à Bol (Lac) les 28 et 29 septembre derniers.

C’est dans cette optique, et en vue du démarrage du projet aussi rapidement que possible, que le Ministère de l’Économie et de la Planification du Développement de la République du Tchad et le PNUD ont organisé ce comité de pilotage pour permettre l’adoption du document de projet. Il est prévu que 2.7 millions de dollars des Etats-Unis d’Amérique seront déboursés dans un premier temps d’ici à mars 2020. Le budget total du Projet est de 14,684,414 USD, financés par l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas et Union Européenne. Le Royaume Uni a aussi exprimé son intention de participer à l’effort financier.

Après les déclarations préliminaires, M. Pierre Celestin Bengono, représentant le Coordonnateur du Programme régional de Stabilisation du PNUD, a présenté la Facilité régionale de stabilisation en mettant l’accent sur son caractère transfrontalier. Par la suite, M. Aimé Robeye Rirangar, Spécialiste de programme et Chef de l’Unité Gouvernance au PNUD, a exposé la fenêtre nationale, en détaillant le contexte particulier du Tchad et les principales activités qui seront mis en œuvre. La séance s’est poursuivie avec des échanges instructifs sur les modalités de mise en œuvre, avant de conclure par la validation unanime du document de projet. Les discussions substantielles ont permis notamment d’envisager des stratégies pour gérer les risques inhérents à la mise en œuvre d’un tel projet, notamment au vu des conditions de sécurité sur le terrain, ou la meilleure façon d’aborder la question de l’autonomisation des femmes.

Contexte de la facilité régionale de stabilisation

L’insurrection du mouvement Boko Haram dans le nord-est du Nigeria et ses pays voisins du Cameroun, du Tchad et du Niger a fait plus de 10 millions de déplacés au cours des dernières années. Au Tchad, depuis 2014, les autorités locales et les communautés font face à un afflux massif de déplacés et de réfugiés. Les provinces du Lac et du Hadjer Lamis continuent de souffrir de l’insécurité, mais aussi des tensions intercommunautaires et de la pression sur les ressources dans une zone déjà extrêmement pauvre, et où l’accès aux services et aux infrastructures de base est limité. En général, la confiance de la population envers les structures étatiques s’est effritée. Ce constat illustre toute l’importance d’accroître la présence de l’État et améliorer la perception par la population de la sécurité, de renforcer le contrat social au niveau local, notamment par un accroissement des capacités et les moyens des administrations locales à délivrer les services sociaux de base, ou une augmentation des moyens de subsistance.

La stabilisation, un objectif ambitieux mais nécessaire

Le PNUD définit la stabilisation comme étant un « programme d’activités civiles intégrées, limitées dans le temps, ayant pour objectif principal d’étendre la présence et restaurer la légitimité de l’État ». L’approche de la facilité vise à réduire la violence et à instaurer les conditions de sécurité minimales, à rendre fonctionnelles les infrastructures essentielles et à appuyer l’offre de services de base. Elle a aussi comme objectif de stimuler les moyens de subsistance nécessaires pour renforcer le développement local, le secteur privé, la création d’emplois, et partant la cohésion sociale.

Le PNUD considère la stabilisation comme une intervention complémentaire et exécutée simultanément à, des réformes plus vastes. Ces interventions, entreprises par le PNUD en coopération avec d'autres organisations, de la société civile et du secteur privé, avec l'appui du Gouvernement, sont essentielles au relèvement en vue de parvenir à une paix durable et à l’accélération du développement. Comme l’a souligné le Gouverneur de la province du Lac, SE. M. Adam Nouky Charfadine, il est primordial de considérer « l’apport endogène des communautés dans ce processus, et donc de favoriser une appropriation locale dans le respect des spécificités socioculturelles ».

L’inclusion des femmes et des jeunes

Le projet porte une attention particulière à l’inclusion des jeunes et l’autonomisation des femmes. Il faut noter que les provinces du Lac et du Hadjer Lamis, marquées notamment par une scolarisation limitée des jeunes, des mariages précoces ou forcés, et une participation limitée des femmes et des jeunes à la vie publique, ont été confrontées à cette problématique. En réponse, le projet aura comme objectif transversal de renforcer le pourvoir pouvoir économique et de favoriser l’implication politique des femmes au sein des communautés. 

La Représentante Résidente du PNUD, Carol Flore-Smereczniak, la Ministre de l’Aménagement du Territoire, du Développement de l’Habitat et de l’Urbanisme, Mme Achta Ahmat Breme et le Secrétaire Exécutif de la Commission du Bassin du Lac Tchad.